Société Jamais-Jamais presents Alibis
poems in English and French by Pam Brown
translated by Jane Zemiro
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Here's an extract:
Scenes what’s graspable on the starless night of the blackout as the gleaming cars snake cautiously up around that hillside curve is the way the absence of street light suggests the past - not a past I ever knew, but one I make up, tonight a boy slides through it on a silver scooter, coming back from synagogue, curly tails dangling beneath an embroidered yarmulke perched like a lid to imagination’s reckless feats or dimmer prospects - sets of fraying notebooks filled with scripture * over the road two very stoned spectres can’t figure out how to turn off the one working headlight on their old silver BMW so they leave it on & hurry off on foot, jerkily, on pills probably, fags attached to lower lips, flat battery a portent * an intense white light shines down through folding greys on the isolated city - it transforms to a plastic model, to a distant maquette, like toys on my horizon that white plastic bag has been drifting from the gutter to the road for three days, when the rainwater carries it off to the Tasman Sea I think I’ll miss it * * * * * * * Scènes ce qu'on peut saisir par cette nuit sans étoiles alors que des voitures reluisantes serpentent prudemment le long d'un virage de la colline c'est la façon dont l'absence d'éclairage des rues évoque le passé - pas un passé que j'aie jamais connu mais celui que j'invente, ce soir un garçon glisse dans la rue sur un scooter en argent, il revient de la synagogue, des frisettes qui pendent sous son yarmulke brodé perché comme un couvercle sur des exploits téméraires de l'imagination ou peut-être même - une série de cahiers effilochés remplis de textes sacrés * de l'autre côté de la route deux spectres complètement défoncés n'arrivent pas à comprendre comment éteindre le seul phare qui fonctionne encore de leur vieille BMW argentée alors ils y renoncent et se sauvent à pied, par à-coups, bourrés de médicaments sans doute une clope attachée à la lèvre inférieure, la batterie plate un présage * une lumière blanche, intense perce les plis de gris couvrant et isolant la cité - elle se transforme devient un modèle en plastique, une maquette lointaine, comme des jouets sur mon horizon ce sac blanc en plastique vole à la dérive du caniveau jusqu'à la route depuis trois jours, la pluie finira par l'emporter dans la mer de Tasman je crois qu'il va me manquer
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